Carrefour n’est pas la première marque à se lancer dans le métaverse… et ne sera sûrement pas la dernière, tellement l’engouement pour les marques est forte pour les univers virtuels depuis quelques mois.
Au cours des derniers mois, les acteurs technologiques, de Meta, la société mère de Facebook, à Microsoft, ont tous parlé de ce monde virtuel et de son potentiel pour leurs activités, du commerce au divertissement.
Carrefour va rejoindre Facebook, Walmart, Nike, et Disney et une série d’autres entreprises qui prévoient de revendiquer leur propre coin du metaverse.
Le géant français de la distribution a annoncé fin janvier qu’il acquiert une parcelle de 36 hectares dans le jeu vidéo The Sandbox. Elodie Perthuisot, responsable e-commerce et transformation numérique du groupe Carrefour, a annoncé sur Twitter que le groupe a bel et bien acheté son premier terrain dans The Sandbox, situé au 33,147.
« Un terrain pour être au cœur du sujet du metaverse, pour expérimenter, pour comprendre ses évolutions et la consommation qui va arriver. Des projets concrets à découvrir prochainement », précise-t-elle.
Cet achat, selon la directrice, s’inscrit dans le cadre de la transition numérique de Carrefour. Il s’agit d’expérimenter et de planifier des changements dans le commerce de détail du distributeur.
Pourquoi Carrefour a acheté un terrain virtuel dans le metaverse ?
Au cours des prochaines années, de plus en plus de réunions, d’événements et d’autres activités se dérouleront virtuellement, comme le font aujourd’hui des millions de personnes dans les jeux vidéo. Nous allons créer nos propres avatars et participer à des événements dans ce monde virtuel.
Compte tenu de la rapidité avec laquelle les grandes marques ont revendiqué leurs droits sur le metaverse, il serait logique que Carrefour se lance dans cette brillante nouvelle direction marketing — surtout après le rebranding de Facebook en Meta fin 2021.
« Notre stratégie est de nous tenir au cœur des tendances émergentes et de les comprendre sans avoir à réagir après coup », a déclaré la responsable e-commerce et transformation numérique de Carrefour.
Certains lieux dans le metaverse seront des propriétés très prisées. Des produits numériques, du mobilier aux œuvres d’art, seront achetés et vendus. Le géant de la distribution le sait déjà et souhaite se frayer une place dans ce nouveau monde !
Le metaverse est bien réel et les commerçants comme Carrefour doivent en être conscients. « Ici, on va regarder précisément ce qui se passe dans le metaverse pour être au premier plan », précise Elodie Perthuisot du groupe Carrefour. L’entreprise veut expérimenter dans The Sandbox qui est un prototype metaverse. Elle envisage de rejoindre d’autres plates-formes metaverse plus tard.
Carrefour se dit également intéressé par les NFT, des biens virtuels dont l’adresse a été enregistrée sur la blockchain. « Ce n’est pas un sujet réservé au luxe. Les NFT pourraient réinventer la relation entre marques et distributeurs. Nous explorons cette thématique », ajoute Élodie Perthuisot.
Les grandes marques et le metaverse
Il fut un temps où le Web3 était un produit de niche et moderne. Aujourd’hui, de grandes entreprises s’emparent de cette tendance, marquant le début de l’ère grand public pour ces nouvelles technologies.
Carrefour n’est pas le premier distributeur à s’intéresser au metaverse. Plusieurs grandes marques s’y sont déjà aventurées.
- Nike, par exemple, a déposé plusieurs demandes de marque à la fin de l’année dernière. Elle s’est également associée à Roblox pour développer un monde numérique appelé « Nikeland ».
- Nike a également acquis la société de baskets numériques RTFkt.
- Adidas s’est associé à Coinbase pour acheter un terrain virtuel dans The Sandbox.
Carrefour est l’un des plus grands distributeurs européens, touchant un grand nombre d’acheteurs. Ses rivaux pourraient lui emboîter le pas en augmentant leurs mises afin de conserver un avantage pionnier sur un marché que certains considèrent comme la prochaine évolution d’Internet.
Entrée de Carrefour dans le metaverse : une situation comparable à Walmart ?
Elodie Perthuisot reste sceptique quant à la raison de cet achat, mais nous oriente vers deux pistes possibles.
- Le groupe pourrait construire un magasin The Sandbox, permettant d’acheter virtuellement leurs produits (mais de les recevoir physiquement plus tard) et développer la NFT.
- Cela pourrait également être un moyen pour eux de créer des événements numériques plus intelligents.
Une nouvelle que les internautes peuvent comparer au plus grand détaillant du monde, Walmart, qui prévoit de vendre des biens et services virtuels. Il semble que Walmart se prépare à s’aventurer dans le monde virtuel.
La marque a déposé des demandes de brevets indiquant qu’elle prévoit de créer son propre ensemble de crypto-monnaies et de jetons non fongibles (NFT).
La multinationale de la distribution a soumis plusieurs nouvelles marques commerciales à l’Office des Brevets et des Marques des États-Unis le 30 décembre. Elles sont passées inaperçues jusqu’à ce qu’un rapport publié par CNBC apporte plus de lumière sur les ambitions de Walmart.
Carrefour va-t-il écraser la concurrence de la vente au détail dans les metaverse ?
Les entreprises sont nombreuses à se rendre dans les metaverse pour y revendiquer leurs biens immobiliers et les structures qui s’y rattachent, et les détaillants ne peuvent que s’y rendre également.
Quiconque a déjà pénétré dans un supermarché Carrefour sait que cette marque est associée à la facilité d’achat et au rapport qualité-prix. Si vous avez besoin d’une table d’appoint bon marché, allez chez Carrefour. Si vous avez besoin d’une boîte à bougies pour une tempête hivernale, Carrefour. Bien sûr, dans le monde réel, Carrefour propose également des produits d’épicerie, des médicaments, etc., mais cela ne s’applique pas exactement au metaverse.
Comme pour tout autre marché émergent, les gens et les experts en marketing ont toujours remarqué que ce sont les personnes qui développent le canal de vente qui obtienne un monopole de vente. C’est aussi ce qu’ont compris les responsables du commerce électronique de Carrefour. Si une entreprise décide de vendre des produits dans le metaverse, elle peut largement dépasser la concurrence en termes de ventes.
Un futur shopping dans le metaverse
La publicité de Carrefour est quelque peu ambiguë. Elle a donné lieu à de nombreuses spéculations sur ce à quoi ressemblera l’existence de l’entreprise dans le metaverse. Il suffit de faire une recherche sur le Web avec l’expression « Carrefour metaverse » pour trouver d’innombrables articles sur les services que le détaillant pourrait potentiellement offrir.
Les détaillants s’intéressent à l’idée du shopping en réalité virtuelle depuis de nombreuses années. Étant donné que le travail a déjà été fait, il semble probable que le shopping dans le metaverse sera un jour possible. Mais à quoi cela pourrait-il ressembler ?
Si le shopping en réalité virtuelle doit un jour se généraliser, il devra accomplir un certain nombre de choses:
- Expérience confortable et fiable : personne ne prendra l’habitude de faire des achats dans le metaverse si l’interface utilisateur est boguée ou si les graphismes provoquent une gêne chez un grand nombre de personnes.
- Alternative convaincante au shopping en ligne : de nos jours, les achats en ligne ne demandent pas beaucoup d’efforts. Lorsque vous allez sur Amazon, vous êtes automatiquement connecté, vous pouvez ajouter un article à votre panier en un clic. Comme Amazon dispose de votre numéro de carte de crédit, vous pouvez ensuite finaliser l’achat en quelques secondes. L’ensemble du processus est rapide et efficace.
Si le shopping dans les metaverse doit devenir une réalité, il devra être aussi efficace que la génération actuelle d’achats en ligne.
